En juillet, j’ai rencontré Michel ODENT en chair et en os, du haut de ses 89 ans. Il m’a tout simplement épatée avec son corps un peu fragile et sa vieillesse en route. En même temps, j’ai été impressionnée par son cerveau toujours en pleine ébullition et sa grande mémoire.
Durant ces trois jours, j’étais comme une petite fille émerveillée. Religieusement, j’ai écouté ses souvenirs, les bribes de sa vie, ses mots de scientifique. J’ai aimé regarder sa pensée défiler sous nos yeux. Bien sûr, il était accompagné de Liliana LAMMERS. C’est aussi une fabuleuse doula britannique. Leur duo était tellement complémentaire qu’ils nous ont emmenés au pays de la naissance « physiologique ».
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CHANGEMENT DE PARADIGME AUTOUR DE LA NAISSANCE
Majoritairement, ce grand spécialiste de la naissance nous a transmis de nouvelles données scientifiques en épigénétique, bactériologie et épidémiologie. Il a insisté sur les deux point suivants :
- Le bébé ayant les mêmes anticorps que sa mère dès la trente-huitième semaine de vie fœtale, la problématique vient de l’environnement dans lequel il naît. Ailleurs qu’à la maison, quelque soit la naissance, les microbes ne sont ni familiers, ni différenciés. Michel ODENT pose donc la question des incidences de ces naissances sur le système immunitaire des humains en général.
- Le second focus intéressant à mon sens durant ce séminaire est celui du vocabulaire autour de l’accouchement. Il évoque le nécessaire besoin d’évolution de celui-ci pour que les femmes accouchent plus facilement. Je ne citerai que le « Quel gynécologue vous a accouchée ? » …
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PROCESSUS INVOLONTAIRE DE L’ACCOUCHEMENT
Parmi tous les mots que j’ai entendus, je n’ai retenu que deux phrases, essentielles. Personne ne peut aider le processus. Il faut juste chercher à le PROTÉGER !
Scientifiquement, l’homme est un mammifère. Mais, la femme n’accouche comme aucun d’eux, même ceux dont nous sommes les plus proches. Le responsable en est le cerveau humain et particulièrement le développement extrême de son néocortex. En effet, ce dernier peut inhiber les fonctions physiologiques. L’idée est de le mettre au repos pour accoucher plus facilement. Principalement, il est utile de limiter la lumière vive, les bruits et les échanges.
Personnellement, j’étais très convaincue par l’accouchement à domicile. Grâce à ces arguments scientifiques, j’ai mieux compris ce qu’il permettait.
Et puis, concrètement, je me suis demandée comment ces informations pouvaient soutenir les femmes. Le postulat de base, c’est que chacune a le droit de choisir ce qu’elle veut pour elle-même. Réellement, je ne sais pas où se trouve l’idéal. Ici, j’ouvre le débat.
- Les structures doivent elles faire évoluer le « travail » de la femme enceinte et son accompagnement ?
- Les femmes doivent-elles partir le plus tard possible de leur domicile ?
- Doivent-elles réfléchir précisément à leur projet de naissance ?
Peut-être que la réponse est à tous ces niveaux. J’explorais davantage cela avec vous dans un prochain article !