Et si je vous parlais portage

Savez-vous qu’en fonction de l’espèce à laquelle le petit appartient, le développement de son cerveau est plus ou moins avancé à sa naissance ? D’ailleurs, connaissez-vous l’existence des espèces nidifuges, nidicoles ou portées ? En vous renseignant simplement sur ces données, vous réaliserez très vite l’immaturité du petit humain et l’utilité du portage.

Contrairement à ce que certains pourraient croire, le portage n’est pas une mode ! Même si aujourd’hui, des marques renommées surfent sur la « fièvre acheteuse » de quelques mamans, porter est un geste naturel. Depuis la nuit des temps, partout dans le monde, les parents portent leurs enfants. Le portage est une des réponses aux besoins du bébé et un excellent moyen de favoriser le processus d’attachement.

Dans ses travaux, le professeur Hassenstein classe les petits en fonction de leur autonomie. D’abord les nidifuges, comme les chevaux ou les chèvres, sont matures à la naissance et se nourrissent seuls. Les nidicoles, quant à eux, sont très immatures. Qu’ils soient oiseaux ou félins, les petits attendent dans leur nid. En ce qui concerne le bébé humain, il fait partie des espèces portées. Tout comme à l’époque des chasseurs cueilleurs, il a besoin d’être accroché à sa maman. Contrairement aux marsupiaux, il est actif grâce à son reflexe de grasping. Dès qu’il a un besoin, il sait le manifester. Mais il ne tient pas seul, alors soit les bras de son parent sont disponibles, soit il est important de trouver un système sécuritaire pour les libérer.

Assurer la sécurité de son bébé en le portant dans nos bras

Porter son nouveau-né au quotidien

Pour mémoire, lors des derniers semaines de vie dans le ventre de sa mère, le bébé est enroulé sur lui-même, les mains près de sa bouche. Il baigne dans un environnement doux, chaud, rond, contenant et au goût de liquide amniotique. De plus, il perçoit les bruits de cœur et de corps de sa maman. Quand il quitte ce cocon, il découvre les différences de températures, les variations de lumière, des nouveaux sons et tout cet air autour de lui. Ce bébé tout neuf n’aspire qu’à une seule chose, retrouver ce qu’il connaît si bien : sa mère.

Très rapidement, il est important d’intégrer l’autre parent à ce maternage. Le peau à peau est un merveilleux outil de « fabrique à ocytocine ». Technique d’abord expérimentée en néonatalogie (« Unités Kangourou »), elle connaît tant d’effets bénéfiques qu’elle tend à se généraliser à tous les nouveau-nés. Très importante lors des premières heures de vie, les parents ont intérêt à la poursuivre lors du retour à la maison, et ce, pendant le premier mois. Les études montrent l’influence bénéfique de trente minutes de peau à peau du second parent lors des premières vingt-quatre heures de vie. À la maison, la tétée ou la sieste sont des moments propices à sa mise en œuvre. Par ailleurs, cette pratique favorise la création de liens tendres entre les aînés et le bébé.

Si vous avez déjà parcouru mon site, vous savez que je suis une convaincue du post-partum protégé. Lorsque la maman se repose, l’autre parent peut prendre le relais en portant son bébé dans les bras. Au tout début, se poser simplement avec son bébé sur soi est une activité à temps plein. Et puis en fonction du contexte, de la présence d’autres enfants, le quotidien reprend le dessus. À ce moment-là, le bébé ne supporte pas bien d’être posé (normal !). Du coup, il est à bras ! C’est important alors de soutenir sa base pour qu’il se sente en sécurité. Il est aussi essentiel de favoriser son enroulement pour respecter son développement. Si les bras fatiguent ou que le parent a besoin de mener une activité les mains libres, les moyens de portage sont alors de formidables outils.

Portage à bras : bébé avec son papa

L’avis d’une monitrice de portage

Dans ma superbe Bretagne, j’ai rencontré Pauline, jeune femme souriante et dynamique. Maman de deux enfants de 7 ans et 4 ans, elle a une activité professionnelle très prenante. Mais, à la naissance de son premier, elle a découvert l’univers du portage. Ce fut un tel coup de cœur qu’elle en a fait une activité secondaire. Après deux formations, elle a ouvert des ateliers collectifs chez elle. Aujourd’hui, avec la « crise sanitaire », elle ne propose plus que des rendez-vous individuels pour la sécurité des femmes enceintes et des bébés. Elle participe également au groupe privé de soutien périnatal que j’ai créé sur Facebook et a accepté de répondre à quelques questions.

Pauline, qu’est ce qui t’a motivée à devenir monitrice ?

Ma fille aînée avait beaucoup de reflux et a été diagnostiquée RGO. Elle demandait beaucoup à être portée, tout d’abord à bras. Puis, j’ai commencé à utiliser l’écharpe sur les conseils de ma sage-femme. J’ai longtemps cherché des ateliers dans le coin pour apprendre à bien la porter mais je n’en ai pas trouvés. Au fur et à mesure, je me suis sentie plus à l’aise. J’ai alors, acheté de nouveaux moyens de portage, et je suis devenue complètement « accro ». À ce moment-là, j’ai souhaité faire une formation afin de pouvoir partager mon expérience et aider les parents à bien porter leurs enfants.

Si tu devais définir le portage, que dirais-tu ?

Les mots qui me viennent sont amour, proximité, lien et apaisement. Vraiment, le portage a été une révélation pour moi, dans mon nouveau rôle de maman. En soulageant ma fille, je lui apportais ce dont elle avait besoin, et en priorité du réconfort. Plus encore, je me suis rendue compte que ce dont j’avais aussi besoin, c’est qu’elle soit auprès de moi.

Qu’est-ce que cette pratique apporte à l’enfant et à ses parents ?

Elle permet, je pense, de créer un lien très fort, de soulager l’enfant et de l’apaiser. Au-delà des nombreux bienfaits, elle peut favoriser l’allaitement maternel, et permet aux parents d’avoir les mains libres pour continuer ses activités.

Quelles sont les règles d’or pour qu’un bébé soit bien installé ?

Il faut qu’il soit en position « physiologique », toujours à hauteur de bisous, les voies respiratoires bien dégagées. Ses genoux doivent être bien remontés, le bassin basculé en arrière et le dos bien arrondi. Pour cela, le parent le fait s’asseoir sur l’écharpe.

Face à l’étendue des marques et des types de moyens proposés, comment un parent peut-il choisir ?

L’idéal est de faire un atelier de portage afin de voir les différents modèles. En tant que monitrices, nous ne pouvons pas avoir toutes les marques, mais nous avons de nombreux modèles. Cet éventail permet de tester des écharpes tissées ou extensibles, des sling, des mei-tai ou des portes bébés préformés. L’idée est de voir ce qui est le plus adapté aux besoins, au ressenti et au mode de vie de chaque parent.

Si tu devais donner une recommandation en termes d’achat (neuf et occasion), ce serait laquelle ?

Bien sûr, je suis favorable à l’achat de moyens de portage d’occasion. J’incite juste à une petite attention sur les écharpes extensibles. Il est préférable de pouvoir les voir et les toucher car il arrive que certaines aient été repassées, ou passées au sèche-linge. Dans ce cas, elles ont perdu leur extensibilité. J’invite aussi à être vigilants à la contrefaçon sur certaines marques. Les plateformes de vente à distance se développent. Elles proposent de nombreux moyens de portage, souvent comme neufs, à des prix très attractifs. Pour l’achat de modèle neufs, je bénéficie de réductions sur certaines marques, vous pouvez me contacter également à ce sujet.

Pauline, monitrice de portage en Côtes d'Armor

Alors, avec ou sans moyens de portage, gardez à l’esprit que votre enfant a besoin de vous et de votre proximité !

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