Pauline est la maman de deux jeunes enfants. Elle vient me voir pour des difficultés de relation avec son aîné. En chemin sur une parentalité « respectueuse de l’enfant », elle est particulièrement sensible à toute forme de Violence Éducative Ordinaire (VEO). C’est une maman très informée, qui lit beaucoup et qui a à cœur d’élever ses enfants dans le respect de leurs besoins.
Cependant, Pauline a une particularité. Elle est psychologue clinicienne, d’orientation psychanalytique. Alors d’habitude, le métier de mes clients est juste une composante du tableau qui représente chacun d’eux. Mais là, j’avoue que c’était plutôt intéressant pour moi de comprendre ce que cette cliente-là trouvait dans mon accompagnement. Alors, j’avais envie qu’elle détaille ce qu’elle voit comme différence entre son activité et la mienne. L’idée étant de vous permettre de mieux sentir ce que vous pourrait trouver en prenant rendez vous avec moi.
QUAND UNE PSYCHOLOGUE FRÉQUENTE MON CABINET
Pauline, avant de prendre rendez-vous avec moi, qu’est-ce que vous aviez déjà tenté pour améliorer la relation avec votre petit garçon ?
J’avais déjà évoqué les situations difficiles avec mes proches. À un autre niveau, j’avais fait appel au Centre d’Accueil à la Parentalité (CAP) et à l’espace d’accueil Tipi. J’avais aussi potassé mes nombreux livres sur le sujet et l’avais évoqué avec ma psychanalyste du moment. Certes, ces divers espaces m’avaient apporté une certaine écoute, une forme de soutien. Mai,s je n’y trouvais pas mon compte. J’avais besoin d’autre chose, sans forcément savoir quoi exactement.
Au fil des semaines, quel accompagnement avez-vous trouvé dans mon cabinet ?
J’ai trouvé un espace m’accueillant, dans mon être, mes émotions, mes difficultés et mes questionnements. Je me suis sentie guidée, accompagnée, et aussi soutenue dans mon cheminement. J’ai senti un grand respect de ce que je suis, dans les diverses facettes de ma vie d’adulte mais aussi en tant que petite fille (intérieure).
EN QUOI MON ACTIVITÉ SE DIFFÉRENCIE DE CELLE D’UNE PSYCHOLOGUE ?
Bien sûr, chaque professionnel se nourrit de sa propre expérience et des différentes formations qui lui donnent sa couleur unique. Mais en quelques mots, pourriez-vous me dire comment d’après vous, un psychologue aurait répondu à votre demande ?
Un psychologue, d’obédience psychanalytique, je précise bien, m’aurait davantage guidé dans l’écoute de mon inconscient. Cette part d’ombre que nous portons tous fait que nous disons, pensons, ressentons certaines choses qui peuvent nous bloquer dans notre vie quotidienne. Ce psychologue se serait basé sur mon passé, mes identifications et mes points de blocage, disons. Ça aurait été une approche en profondeur et qui dit profondeur dit patience, persévérance et temps. D’autre part, il ne m’aurait pas offert de solutions éducatives, proposées clés en main. Son principe se base sur la subjectivité, même si, à l’heure actuelle, de plus en plus de psychologues proposent de la guidance parentale en complément de leur formation de base.
Pensez-vous que nos activités soient complémentaires et si oui, en quoi ?
Je pense qu’en effet, elles sont complémentaires. La base de notre travail à chacune est la neutralité, la bienveillance dans le sens respect de soi et de l’autre, tout en étant guidée par une éthique. Ce qui nous différencie c’est ce travail que vous faites sur les compétences des parents, à travers des outils concrets, pratiques, des techniques de communication, de gestion de conflits mais aussi des éclairages théoriques sur le développement de l’enfant, au regard des neurosciences affectives et sociales.
Je remercie vraiment Pauline de s’être prêtée à ce petit exercice. Sincèrement, j’espère que son témoignage vous éclairera sur ma posture et sur celle de mes collègues psychologues.