Quand nous partageons nos émotions, nos sentiments ou nos pensées, nous permettons aux autres de valider l’existence de leurs propres paysages intérieurs. S’autoriser à les mettre à l’extérieur leur donne de la matière et de l’espace. Éventuellement, cela peut faciliter leur libération. Avant tout, l’objectif est de se faire du bien sans blesser personne !
Quand la vie est intense ou que nous vivons des événements difficiles, plusieurs modes d’expression de nos émotions sont possibles. Ici, je vais choisir l’écriture mais vous pouvez dessiner, photographier, peindre, chanter, danser, modeler. En vrai, tout est bon pour se dire.
Personne ne peut l’occulter, nous sommes à notre quatrième semaine de confinement. Inévitablement, cela génère des interrogations en nous. Combien de temps tout cela va-t-il durer ? Douloureusement, nous prenons conscience de l’absence de liberté. Bien sûr, nous voyons comment chacun de nous se débrouille avec son contexte de vie et ses propres moyens de se sentir libres à l’intérieur. Aujourd’hui, chose rarissime, je vais vous parler de mon quotidien, de ma famille et de ma colère !
CONFINEMENT ET RESPECT DE SES BESOINS
Sincèrement, je suis plutôt bien outillée pour gérer ma parentalité. Pourtant cette semaine un sentiment un peu amer a émergé ! Factuellement, je vis seule avec mes trois derniers enfants comme 23 % des familles. Ici, le plus jeune a 9 ans et est instruit en famille. Les deux grandes ont 17 et 20 ans.
D’habitude, je jongle entre mon activité professionnelle et mes « obligations » de maman. En résumé, je gère les apprentissages du plus jeune et nos sorties avec les enfants non scolarisés. Presque exclusivement, je me charge de la tenue de la maison et de la confection des repas. Pour compenser, je souffle durant les activités de mon petit et le week-end . Même si ma deuxième rentre déjeuner le midi, elle gère parfaitement bien son travail scolaire. Spontanément, elle donne des coups de main en cuisine et du temps à son petit frère. Par contre, ma grande est un électron libre, plongée dans son univers scientifique qui sait juste vider le lave-vaisselle et débarrasser la table. D’habitude, cela me convient à peu près, hormis la problématique de la longueur de ses douches.
Là, comme chez vous tous, tout est différent et c’est normal. Mais, en réalité, chez moi, la coupe est pleine ! Assumer quatorze repas par semaine pour quatre et entretenir une maison où nous sommes là constamment, me saoule. Et puis continuer à faire travailler mon garçon en y rajoutant les exercices de formation musicale, les vidéos du professeur de percussions, les chants de celle du chœur, les sujets des Beaux Arts et les fiches de l’enseignante d’anglais, c’est trop. Quant à participer ou organiser des visio-conférences pour mon activité professionnelle et redevenir couturière pour se lancer dans la fabrication de masques, c’est juste IMPOSSIBLE. Dites moi quand est-ce que je prends du temps pour moi ?? AAAAHHHHHH !
CE QUE LE CONFINEMENT DIT DE NOUS
Jusqu’à hier, sentir ma limite à ne pas pouvoir faire correctement tout ce que je me devais de faire me semblait encore INSUPPORTABLE. J’ai réalisé que j’accueillais le chamailleries entre ma grande et mon petit. Aussi, j’ai bien contacté combien j’accueillais le stress de mon plus jeune. Compatir au ras le bol de ma deuxième sur l’exigence des profs, cela aussi, j’ai essayé de le faire. Bien sûr, toutes ces frustrations, je me sentais à leur faire de la place.
Mais trouver le flacon de gel douche vide dans la cabine trois jours de suite me fait clairement réagir de manière disproportionnée aujourd’hui. Alors, rien de mes émotions ne déborde sur mes co-confinés mais cela monte à l’intérieur de moi. Comme je suis adulte et que mon néocortex est capable d’analyser ce qui se passe, je réalise que MON INJONCTION à tout faire le mieux possible est aux commandes. Mon « SOIS PARFAIT » a repris du service et j’ai juste envie de le « dégager » une bonne fois pour toutes !
ALORS L’ESSENTIEL, C’EST QUOI ?
En réalité, j’ai juste envie de revenir à mes fondamentaux : assurer ma sécurité affective et celles des miens. En vrai, je voudrais juste passer de bons moments avec eux et laisser mon fils apprendre à son rythme. Pour atteindre mes objectifs, je vais redire mes besoins et tenter d’entendre ceux des autres. Pour cela, il faudra sûrement les solliciter sur comment chacun peut contribuer davantage et accepter d’élaborer ensemble. Car j’avoue que jusqu’à aujourd’hui, je me contentais de leur participation en faisant moi-même ce qui me paraissait important.
Dans ce contexte exceptionnel, j’expérimente un autre vivre ensemble et c’est apprenant. Nos émotions sont vraiment là pour dire nos besoins non satisfaits. Remercions-les ! Et si vous aussi, vous avez besoin d’en parler, n’hésitez pas à prendre RDV.